mardi 22 janvier 2013

Zoom sur... Philippe Reyt !

Nom d’auteur :
Philippe Reyt

Si tu devais décrire ton style, le genre de BD que tu fais ?
Gentil, familial et imberbe. Grand public - mais également petit et moyen public. Le genre dont on peut sourire sans arrière-pensée et oublier sur la table basse du salon sans compromettre définitivement l'avenir de ses enfants s’ils la trouvent (et ils la trouvent toujours). Normalement, tout le monde devrait acheter mes albums. Graphiquement, je dirais : minimaliste. Je trouve que la BD se rapproche de plus en plus du cinéma, avec des univers graphiques très aboutis qui laissent peu de liberté au lecteur ; moi j’aime les chemins de traverse. J’essaye au contraire de simplifier mon trait au maximum, de restreindre ma palette et d’employer un langage assez neutre pour permettre au lecteur de faire sa part du boulot : s’approprier la situation que je lui propose et la remplir de son imaginaire… Je cherche d’ailleurs mon inspiration dans un quotidien qui nous parle à tous. Les fées clochette et les elfes à grelots me sortent par les yeux ; j’ai grandi.

Influences ?
J’évite. Joann Sfar ? Non, je déconne. Quoique. Comme tout le monde, j’ai mes petites madeleines (Spirou, Tintin, Lucky Luke…) et mes idoles : F’murr, pour le comique de l’absurde et l’humour cultivé. Même s’il a mauvais caractère, je l’aime quand même. J’adore le trait de Manara. Après, pour l’influence actuelle, c’est plutôt du côté des comics trips à l’anglosaxonne, Grimmy de Mike Peters ou Lupo Alberto de Guido Silvestri. Je suis surtout fan du format, très cadencé, qui interdit toute faiblesse dans le scénario (le talon d’Achille de la BD en général) et qui permet d’intéresser un public pas forcément bédéphile, peu disposé à se plonger dans une quête en douze volumes. C’est enfin un style qui ne se prend pas la tête, et j’ai horreur de me prendre la tête. Les prix Nobel me fatiguent.

Pourquoi participer à Egoscopic ?

Parce que c’était sympa de participer à un projet commun avec mon copain Lolmède dont la femme dessine très bien les Africains et Etienne M qui dessine très mal les Pokémon.

Parce que ça ne rapporte rien et que j’adore ça. On a de moins en moins les moyens de faire des choses gratuitement, pourtant c’est la grandeur de l’âme humaine. Le partage, le don de soi, c’est un enjeu majeur. Une question de survie de l’espèce. Egoscopic, c’est l’antidote à l’isolement, l’antipode de l’individualisme qui nous flingue. D’ailleurs, les bons critiques ne s’y trompent pas, qui saluent la démarche plus que la qualité des travaux…

Quelles sont les 2ou 3 BD qui t’ont le plus plu dans Egoscopic (hormis les tiennes) ?

J’aime tout le monde. Mais Kirira est très jolie, Aurélie Pouchet très intéressante dans sa démarche. Graphiquement, il y a beaucoup de très bon, dans des styles très différents. Côté scénario, c’est plus hésitant. L’ouvrage est beau, chapeau pour le boulot d’édition. Ah oui pardon, qui m’a le plus plu : Jérôme Gorgeot, bien sûr !

Tu travailles sur quoi actuellement ?

Sur une série Héroïc Fantasy avec plein de fées clochette et d’elfes velus, un guide du Connard que je compte publier prochainement, les aventures d’une jeune femme nommée Bréda, un truc de super-héros et un autre plus introspectif, où j’évoquerai mon vague à l’âme à Chalons en Champagne… Bref, je suis sur tous les fronts. Sinon, je suis sur le tome III de ma série Cinq à table, et un projet plus centré sur la vie de couple. Et quelques projets en tant qu’éditeur.

Un blog, un site, un compte Facebook ?
http://cinqatable.fr (sans les www !!!), ou facebook.com/SiMignons


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