Ventes, avenir de la revue, relations avec les auteurs, le créateur et rédacteur en chef de la revue autobiographique « EGOSCOPIC » nous dit tout…
Avec ce 4ème numéro, Egoscopic joue son avenir »
Qu’en est-il de l’avenir d’Egoscopic ?
A chaque nouveau numéro, cette question se pose très concrètement. Nous sommes à la merci de nos ventes. Cela nous fragilise. Les deux premiers numéros se sont vendus de façon confortable. Le 3ème au contraire s’est très mal vendu. Sa sortie trop près des grandes vacances n’ayant probablement rien arrangé.
Mais du coup, cela nous met en difficulté pour ce 4ème numéro. Nous sommes condamnés à ce qu’il se vende bien, sinon pas de 5ème Egoscopic. Nous n’imprimons un Egoscopic que lorsque nous avons l’argent sur le compte de l’association.
Cela signifie-t-il qu’Egoscopic n’est pas viable économiquement ?
Si… notamment à une condition qui, malheureusement, contre toute attente, ne va pas de soi : que chaque auteur achète au moins un Egoscopic en plus de celui que nous lui envoyons gratuitement. Faites le calcul : à chaque fois, ce sont 30 exemplaires que nous adressons automatiquement gratuitement aux auteurs, frais de ports inclus. Cela a un coût…
Pourquoi ne pas mettre les Egoscopic en librairie ?
Nous tirons à 200 exemplaires ; ça ne vaudrait franchement pas le coup. Un libraire prélève 30 % de vos ventes et c’est lourd à gérer. Je pense surtout au suivi… Internet, les salons, le bouche à oreille sont finalement nos meilleurs armes.
Finalement, Egoscopic cela représente beaucoup d’énergie pour parvenir à publier des auteurs dont plus de la moitié ne participe pas à « l’effort de guerre »…
Les jours de découragement, il m’arrive de le penser. Mais par bonheur, c’est bien davantage. A commencer par toutes ces planches qui n’auraient jamais vu le jour si notre revue n’avait pas existé. Car si certains auteurs, par manque de temps, me refilent des planches déjà utilisées ailleurs, la grande majorité les réalise exprès pour Egoscopic. Je sais par exemple que sans ça, David Foissard ne dessinerait guère, que Jim en profite pour crever certains abcès personnels, qu’Etienne M. s’amuse à « essayer des trucs », etc…
Mais toi-même, tu ne réalises jamais de planches exprès pour Egoscopic… Bel exemple !
Mon comix personnel (« Gorgeoux comix ») est déjà autobiographique. Tout ce que je dessine est destiné à s’y retrouver. Donc pondre des planches pour mon comix ou pour Egoscopic, c’est kif-kif… J’essaie tout de même de proposer quelque chose de différent. Notamment des versions couleurs de mes planches qui paraissent en noir et blanc dans mon comix. Ce que j’appelle des remix de mon travail. Lorsque notamment Sanrankune, Eric Sintès, Philippe Teyt ou Stoon mettent en couleurs mes planches c’est juste magnifique.
Néanmoins, justement parce que cela ne me demande pas un gros effort personnel de création pour la revue, je ne m’accorde généralement qu’une seule planche sur la centaine que compte la maquette…
Lorsque tu parles des auteurs de Egoscopic, on a parfois l’impression que c’est du Michel Drucker, tout le monde il est beau, tout le monde il est génial… Egoscopic, c’est le monde des Bisounours ?
Par définition, les auteurs que nous prenons dans notre revue sont ceux qui nous plaisent donc forcément je leur trouve du talent. En 4 numéros, Egoscopic a déjà accueilli au total 58 auteurs différents. Il s’agit souvent de styles très différents. Comment comparer le trait magnifique d’une Sorayia et celui génial d’hilarité dePapybic ?
C’est peut être les Bisounours mais sur 58 auteurs, j’ai dû avoir tout de même 4 ou 5 « divas » qui se sont fâchés sans que je ne comprenne jamais vraiment pourquoi. Et à dire la vérité, je m’en tamponne un peu. J’ai suffisamment de dessinateurs ou dessinatrices adorables à gérer. Croyez-moi, c’est déjà un sacré boulot. Vous n’imaginez pas la quantité d’échanges par mails, Facebook ou Messenger que cela peut représenter. Mais bon, soyons francs, j’adore ça…